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Météorologie compliquée Malgré un épisode de gel de 3 jours consécutifs début avril, les impacts sur le vignoble ont été bien plus faibles que l’hiver précédent. La fin du mois de juin a été particulièrement marquante puisque l’orage du 23 a fait des dégâts importants sur le secteur de BELAYE, le couloir étant orienté SAUX-LUZECH. Les grains touchés ont globalement séchés, certains sont tombés. Deux autres épisodes de grêles ont eu lieu par la suite, le 4 juillet et le 5 septembre en moindres proportions mais incitant cependant les parcelles les plus touchées à être récoltées à maturité incomplète. Les mois de juillet et d’août particulièrement chauds ont donné lieu à quelques situations de stress hydriques. Choix de la date de récolte L’arrière-saison ayant été globalement favorable, les vendanges en rouge se sont étalées sur un mois environ à partir de la mi-septembre. La date de récolte est un élément central, ainsi le laboratoire proposait pour la première fois le suivi du chargement en sucres en méthode manuelle interne, mais peu de vignerons y ont eu recours. (suivi étant par ailleurs fait sur plusieurs parcelles de référence au niveau du syndicat avec la méthode DYOSTEM). Concernant les blancs et les rosés, les meilleurs vins que nous dégustons actuellement sont issus de récoltes « précoces » : récoltées fin août à mi septembre (à pondérer en fonction des cépages, des terroirs et des objectifs). Globalement nous sentons bien que nous sommes en appellation de rouge où la pleine maturité est attendue ! Fermentations malo-lactiques
Le milieu était propice au développement des bactéries lactiques : acidités plus faibles que d’habitude, pH élevés, températures au-dessus des normales saisonnières,…
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Les fermentations malo-lactiques se sont naturellement enclenchées après les fermentations alcooliques et parfois pendant, en particulier sur les récoltes sans sulfites.
Des fermentations alcooliques parfois difficiles… Les premières cuves ont été rentrées en période très chaude. Les facteurs qu’il faut ou qu’il fallait prendre en compte dans ces conditions un peu extrêmes :
– Privilégier la récolte de nuit ou très tôt le matin ;
– Commencer à refroidir la cuve dès le vidage de la première benne (arrosage en eau perdue ou groupe de froid/drapeau) ;
– Ensemencer rapidement les jus pour coloniser le milieu avec un micro-organisme connu, levures saccharomyces ou levures de bioprotection ;
– Choisir judicieusement la levure de fermentation en fonction du degré et de l’azote (au moins) ;
– Tirer les enseignements des millésimes 2018 et 2020. En effet, ces millésimes secs avaient mis en évidence une forte population de micro-organismes à la surface des baies qui s’était révélée très concurrentielle par rapport aux levures. Nous avions constaté (et ce, au niveau national) des fermentations plus difficiles, languissantes et un nombre important d’arrêts de fermentation ;
– Choisir une nutrition adaptée, à base d’azote organique. Ce dernier point a été particulièrement important et capital dans l’apparition très précoce de développement de population de Brettanomyces sous marc. Vous trouverez dans le document joint l’étude statistique réalisée par Baptiste. Elle met en évidence une sévérité des attaques de Brett 5 à 10 plus importante lorsque les cinétiques des FA sont languissantes et / ou la nutrition des levures est incomplète. CONCLUSION : millésime sous haute surveillance Globalement, 2022 sera un bon millésime : parfois un peu élevé en degré (ce qui ravira certains importateurs) et aux tanins fondus pour satisfaire les palais sensibles ! Par contre la vigilance reste de mise pour l’amener jusqu’au bout de l’élevage ! Dans certains cas il sera même judicieux de réduire cette phase et de conditionner les vins plus tôt que d’habitude. Les contrôles analytiques et microbiologiques sont fortement recommandés aux moments stratégiques. Prophylaxie et prévention restent les meilleures approches pour réussir des cuvées si compliquées à élaborer sur ces 5 dernières années. Merci de votre fidélité, bons élevages à tous ! |